Abus Sexuels : Les voix vaillantes de Selima Sfar et Angélique Clouchy
Grâce à son témoignage glaçant paru sur le site de l'Équipe, la tenniswoman tunisienne, Selima Sfar, a jeté un pavé dans la mare, 34 ans après avoir vécu une terrible expérience d'abus sexuel de la part de son entraineur alors qu'elle n'avait que 12 ans.
"Aujourd'hui, à 46 ans, je peux parler parce que j'ai beaucoup travaillé sur moi et été aidée. La honte a disparu.",a-t-elle avoué.
Il est profondément bouleversant et révoltant d'écouter des récits poignants de violence sexuelle et d'abus de pouvoir, d'autant plus lorsque l'on réalise que cela se produit au sein de l'univers sportif, un domaine censé incarner des valeurs d'intégrité, de fair-play et de respect.
D'un courage exemplaire, la star du tennis tunisien, Selima Sfar, a donné l'exemple à d'autres victimes à l'instar de l'ancienne tenniswoman française Angélique Clouchy, qui vient de partager sa douloureuse expérience.
Auditionnée par une Commission d’enquête, pour identifier les défaillances de fonctionnement au sein des fédérations de sport, la voix calme, Clouchy raconte ce que lui a fait subir son ancien entraîneur.
"Un jour, il m'a plaqué dans le sas de la salle de bain, il m'a embrassé sur la bouche. Je lui ai dit 'Non, il ne faut pas ! Ce n'est pas bien, moi je ne veux pas !' Et il m'a répondu 'Mais quoi ? Tu sais que ça arrive souvent les relations entraîneur et entraînée, on passe tellement de temps ensemble'. Moi je ne le voulais pas du tout, il avait l'âge de ma mère, ça paraît fou", raconte la joueuse.[..] Avant mes treize ans, il m'avait déjà violée. J'ai pensé tellement de fois à me suicider… Je remercie quand même tous les jours en me levant la petite fille de douze ans que j'étais d'avoir choisi la vie. Je suis un petit peu morte à douze ans mais c'est grâce à elle que je suis là aujourd'hui", a-t-elle affirmé devant la Commission.
En effet, ces expériences douloureuses et pénibles à avouées ont le pouvoir de sensibiliser davantage à la nécessité impérieuse de prévenir de tels actes et de garantir la protection des jeunes sportives, non seulement en France mais dans les quatre coins du monde.
Espérons ardemment que ces témoignages contribueront à des changements positifs au sein du monde de sport, mais pas que, et qu'ils encouragent d'autres victimes à partager leurs expériences, pour lutter vigoureusement contre ce fléau de longue date pour protéger la sécurité et le bien-être des athlètes, en particulier des mineurs.
Lâameri Dorsaf